Ils ont bataillé jusqu’au bout, jusqu’à cette ligne d’arrivée dressée devant la baie de Nice. Au fil de cette étape particulièrement éprouvante, la faute aux conditions changeantes et à la chaleur, les skippers savaient que rien n’était acquis. L’équipage de Paprec Arkéa - avec Corentin Horeau, Mariana Lobato, Yann Eliès et Gaston Morvan - s’est d’ailleurs employé pour résister au retour de Team Malizia. « On avait une dizaine de milles d’avance sur eux et ils sont revenus à un mille, confie Corentin Horeau. Heureusement, on a su être un peu plus rapide, on s’en sort bien ! »
« Mentalement, ce n’était pas facile »
À l’arrivée, Paprec Arkéa termine 4e et obtient donc 5 points (4 points pour la leg 3 + 1 point pour la scoring gate) sur cette étape d’environ 650 milles entre Carthagène et Nice. Toujours devancés par Biotherm (34 points) au classement général provisoire, ils sont désormais à égalité avec Team Holcim-PRB (23 points). « Il y a forcément une pointe de déception parce qu’on a toujours été sur le podium des étapes jusqu’à présent, reconnaît Yann Eliès, qui l’explique notamment par les conditions rencontrées. Elles n’étaient pas faciles avec du vent variable, parfois des orages et surtout énormément d’incertitude ».
Corentin évoque aussi « de nombreuses manœuvres, comme d’habitude en Méditerranée ». La flotte a également dû faire beaucoup de près dans des zones de vent faibles. Or, « ce ne sont pas les allures où le bateau est le plus performant », rappelle le skipper. Alors, il a fallu tenir coûte que coûte malgré la difficulté et la chaleur. « Mentalement, ce n’était pas facile », reconnaît Corentin. Pendant la course, l’équipage a dû faire face à un problème de J0, tombé à l’eau, qui les a retardés une demi-heure. Mais cette « erreur d’inattention » selon Corentin ne fait pas oublier l’investissement de chacun à bord. Il tient d’ailleurs à « féliciter l’équipage qui s’est bien adapté et a fait un super boulot ».
Corentin Horeau, « un bon meneur »
C’était la première fois que Corentin remplaçait Yoann Richomme, mis au repos, pendant l’étape. « J’ai essayé de ne pas faire de différence, que ça soit identique comme équipier ou comme skipper. Je voulais vraiment que ça se déroule dans la continuité. »
« On savait que Corentin était un bon meneur et je trouve qu’il a bien réussi à gérer la pression », confie Gaston Morvan. Aux côtés des expérimentés Mariana Lobato et Yann Eliès, Gaston Morvan lui se lançait dans le grand bain. « Pour moi, c’était une découverte des courses IMOCA, de la Méditerranée, de The Ocean Race Europe et c’était chouette, s’enthousiasme-t-il. Il y a beaucoup de stratégie, de coups tactiques, de réglages… Et on a bien bagarré, il y a eu du match jusqu’au bout ! »
La compétition reprendra dès ce dimanche. La flotte quittera Nice pour Gênes, où les bateaux sont attendus dès mercredi. Pour relever le défi de ce sprint, aussi court qu’intense, Paprec Arkéa pourra compter sur le retour de Yoann Richomme et de Pascal Bidégorry. « Ils ont pu se reposer et vont pouvoir revenir en pleine forme », sourit Corentin qui leur cédera la place avec Yann Eliès. Il peut encore se passer beaucoup de choses d’ici l’arrivée donc on ne va pas relâcher la pression. Il va falloir se battre pour conserver cette 2e place ex aequo avec Team Holcim - PRB ! »