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S’il a creusé son avance face à ses poursuivants, le skipper de Paprec Arkéa, toujours en tête en Class40, décrit le chaos qu’il a dû traverser une grande partie de la journée d’hier.  « C’était d’une violence indescriptible », confie Yoann. Alors que la météo s’est enfin calmée, il pointe à l’Est de l’île de Terceira dans les Açores.

Ils décrivent tous des scènes d’une violence inouïe, la nature brute et sauvage qui emporte avec elle rafales de vent et mer déchaînée. La flotte des Class40 a été soumise à rude épreuve tout au long de la journée. Les avaries se sont succédées, dont un démâtage (François Jambou, À l’aveugle – Trim Control) et un choc contre un OFNI (Matthieu Perraut, Inter Invest). 

 

Jusqu’à 45 nœuds de vent 

C’était d’une violence incroyable ! Dans le front, j’ai eu jusqu’à 45 nœuds de vent, ça tape !

Yoann témoigne lui aussi du déchaînement des éléments.

En milieu de journée, il reconnaissait attendre une accalmie afin « d’effectuer une grosse inspection ». En passant enfin le front en milieu d’après-midi, les difficultés étaient toujours là. « On progresse difficilement face aux vagues », expliquait-il dans une courte vidéo.

Il a donc dû fallu attendre un peu pour que les conditions deviennent plus malléables, autour d’une dizaine de nœuds ce mardi matin. Interviewé pendant la vacation, Yoann expliquait : « c’est agréable de pouvoir avoir du temps calme. J’en ai eu mal aux oreilles tellement le bruit était permanent ! » L’accalmie attendue, au moment où il traverse l’archipel des Açores en passant à l’Est de l’île de Terceira, est l’occasion d’inspecter le bateau, de nettoyer, de ranger les sacs à bord et aussi de changer de vêtements, enfin, après 5 jours de mer. 

 

Presque un nouveau départ 

Surtout, Yoann « remet à jour les scénarios météos ». Là, il progresse avec « un meilleur angle pour descendre vers Terceira », ce qui lui permet de conserver la tête de la course pour la 3e journée consécutive, et même de creuser un peu l’écart sur Corentin Douguet (Queguiner-Innoveo, 14,5 milles) et Xavier Macaire (Groupe SNEF, 16,3 milles). Mais la suite de la course reste à écrire et le skipper de Paprec Arkéa le sait.

« Je reste prudent pour la suite car rien n’est défini, confie-t-il. Pour traverser l’anticyclone, la bonne option n’est pas claire. Il faut faire ‘tourner’ plein de scénarios pour voir où sont les risques ». Et l’occasion pour le marin d’ajouter : « il va falloir regarder ça de près et improviser ». Ça s’annonce comme un nouveau départ, un chapitre de plus à écrire dans cette traversée épique de l’Atlantique.