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Vainqueur des deux dernières transatlantiques en solitaire du circuit IMOCA, Retour à la Base et The Transat, le skipper de Paprec Arkéa s’élancera le 29 mai prochain de New York pour une nouvelle course. Disputée essentiellement au portant, elle s’achèvera aux Sables d’Olonne (arrivée prévue vers le 6 juin) et donnera forcément un avant-goût de Vendée Globe, moins de six mois avant le départ du tour du monde. Un challenge que Yoann aborde avec envie, bien décidé à progresser encore et à batailler aux avant-postes.

Yoann Richomme est un homme heureux. Quand on se fixe des ambitions et qu’on s’y tient, quand le puzzle géant que l’on met patiemment en place prend forme progressivement, la satisfaction est décuplée. « Par rapport aux autres skippers qui se battent pour la victoire, j’ai peu d’expérience en IMOCA, il faut tâtonner en permanence pour trouver mes marques, pour être le plus efficace dans les réglages, rappelle-t-il. Puis Yoann ajoute : « mais je suis satisfait de progresser ! » Et sur l’eau, ça se voit. Après s’être imposé à Retour à la Base en décembre, il s’est donc offert une victoire triomphale à The Transat en début de mois.

De New York au parc de Yellowstone

À son arrivée, le quotidien n’a pas été de tout repos. « Il y avait pas mal de rendez-vous médias, des connaissances qui sont venus me voir dont mes parents qui m’avaient fait la surprise d’être là, confie-t-il. Et puis on devait faire un check up du bateau, il y avait un peu de réparations et de composite à faire ». Le bateau est toujours amarré à Brooklyn, une partie de l’équipe est restée sur place une semaine puis une autre s’est rendue à New York ces derniers jours.

De son côté, Yoann Richomme avait à cœur de se mettre à l’heure américaine. Lui qui a vécu de ce côté de l’Atlantique pendant son adolescence, à Philadelphie, souhaitait en profiter en famille. Après ces quelques jours à New York, animés et pas forcément de tout repos, le skipper a mis le cap vers le parc de Yellowstone, entre le Wyoming, le Montana et l’Idaho. Un rêve qu’il cultivait depuis longtemps. « Les paysages préservés, les grands espaces, la richesse de la faune et de la flore avec ces bisons, ces loups, ces ours, le côté très isolé de ce territoire… C’est un endroit où la nature domine tout ». Yoann a pu multiplier les randonnées, se recentrer, souffler et recharger les batteries.

« Figer le développement du bateau à l’issue de cette course »

Après cette parenthèse bien méritée, retour aux affaires. Yoann est revenu à New York afin de préparer la prochaine course, New York Vendée dont le départ aura lieu le 29 mai. Le fait d’être déjà qualifié pour le Vendée Globe permet d’aborder ce rendez-vous avec sérénité. « Il nous reste encore des éléments techniques que j’ai envie d’approfondir en matière de choix de voiles, d’ergonomie, de vie à bord… L’idée, c’est de figer le développement du bateau à l’issue de cette course ».

Dans le même temps, le skipper de Paprec Arkéa aspire à batailler aux avant-postes. Les favoris ne manquent pas : Charlie Dalin qu’il avait dépassé sur The Transat, Sam Davies sur le podium de la dernière transatlantique mais aussi Jérémie Beyou et deux skippers qui n’avaient pas participé à cette première course, Thomas Ruyant et Sam Goodchild. « Ça promet une sacrée compétition », s’enthousiasme Yoann.

La course devrait se dérouler essentiellement au portant, «une allure où je suis à l’aise». «Il faut s’attendre à ce que ça soit serré et que ça se joue sur des petits décalages et dans la capacité à tenir un tempo élevé quand les conditions se durcissent». Si le marin estime « avoir bien progressé dans l’utilisation du bateau », il rappelle constamment « qu’on peut toujours faire mieux ». Il espère le démontrer tout au long de cette transatlantique qui s’achèvera aux Sables d’Olonne par la remontée du chenal, un instant riche en symboles à six mois du Vendée Globe, la course la plus attendue de l’année.