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Deuxième durant une grande partie de la première étape entre Kiel (Allemagne) et Portsmouth (Angleterre), l’équipage mené par Yoann Richomme s’est fait dépasser dans les derniers milles lors du parcours côtier à proximité de l’arrivée ce jeudi. Une légère déception qui n’efface pas la belle prestation collective réalisée par Mariana Lobato, Corentin Horeau et Pascal Bidégorry dans une étape harassante. Désormais, place à du repos bien mérité avant de replonger dans la course dès dimanche.

La frustration était forcément palpable, ce jeudi, lors de l’arrivée de la 1ère étape de The Ocean Race Europe. Au coude-à-coude avec le leader Biotherm au départ, 2e pendant une grande partie de l’étape, l’équipage Paprec Arkéa s’est fait dépasser par le Team Malizia dans la matinée, jeudi, à quelques milles de l’arrivée. Un empannage judicieux a permis à Malizia de verrouiller sa deuxième place. Un scénario difficile à avaler pour ces compétiteurs acharnés qui n’ont pas ménagé leurs efforts pendant les 3 jours, 22 heures et 2 minutes de course. Yoann Richomme ne s’en cache pas : « forcément, on est déçu. Nous aurions aimé terminer deuxièmes. Après, en nous replongeant dans notre course, on a pu voir qu’on a eu peu de réussite. Le rythme était très élevé, la course hyper intense et on a accumulé beaucoup de fatigue ». 

Un constat que partageait aussi Mariana Lobato qui disputait sa première course à bord de Paprec Arkéa : « C’était vraiment très éprouvant avec beaucoup de transitions, de courants et de zones sans vent à traverser. Ce n’était pas facile de tenir jusqu’au bout ». La navigatrice évoque aussi l’exigence de l’étape, la nécessité de « rester concentré en permanence » et « la gestion de la fatigue et du manque de sommeil » qui s’est fait sentir de plus en plus. 

Un jeu complexe, de la Mer Baltique à la Mer du Nord

Pourtant, Paprec Arkéa a été dans le coup une grande partie de l’étape. Yoann et ses coéquipiers ont d’ailleurs réalisé un très bon départ, juste derrière Biotherm, ce qui leur a d’ailleurs permis d’empocher un point (au ‘scoring gate’, une marque du parcours à 2 milles du départ). Ils sont restés au contact du leader en remontant les côtes danoises et en passant sous le Grand Belt, le plus grand pont du Danemark, juste derrière. 

En arrivant ensuite en Mer du Nord, le jeu s’est complexifié. En cause : l’anticyclone qui se déplaçait et formait une dorsale, une zone avec très peu de vent (moins de cinq nœuds), à traverser. Une bataille harassante a alors eu lieu jusqu’à toucher à nouveau un vent d’est, sud-est, suffisant pour reprendre du rythme jusqu’aux côtes anglaises. « Là, c’était de la navigation sous contrainte dans un couloir entre les côtes et les DST (dispositif de séparation du trafic), ce qui n’était pas vraiment agréable », assure Yoann. 

« Notre entente à bord a toujours été bonne »

Il n’empêche, malgré ces difficultés et des conditions moins propices à Paprec Arkéa qu’à ses adversaires directs, l’équipage – qui prend la 2e place du classement général provisoire (avec 6 points, ex-aequo avec Malizia) n’a pas à rougir de sa prestation. « J’ai de la chance d’être entouré par de supers compétiteurs qui se donnent à fond en permanence, souligne Yoann. Je ne pouvais pas espérer mieux ». Mariana Lobato partage le constat : « même si elle a été soumise à la dureté de l’étape, notre entente à bord a toujours été très bonne. On sent qu’il y a beaucoup de motivation et d’envie de bien faire. ».  Un état d’esprit qui sera particulièrement précieux pour la suite. Si les skippers s’attachent surtout à se reposer ce vendredi, ils vont rapidement se plonger dans la préparation de la 2e étape. Ils quitteront Portsmouth ce dimanche après-midi pour rallier Matosinhos-Porto (Portugal) mercredi avant d’atteindre Carthagène (Espagne) samedi prochain. Une étape qui devrait se dérouler davantage au portant et correspondre aux qualités du bateau, dans des conditions plus connues par les skippers. De quoi repartir d’attaque et tout donner, pour vite effacer la frustration de cette première étape et se positionner comme un candidat à la victoire finale. 

IMOCA Paprec Arkéa - 3ème
- Vitesse : 16,4 nds
- Temps de course : 3 jours 22 h 2 min 14 sec
- Ecart au 1er : 2h 3 min 44 sec
- Ecart au 2ème :  0h 7 min 24 sec

L’équipage sur l’étape 2 : 

- Yoann Richomme
- Corentin Horeau
- Pascal Bidégorry
- Mariana Lobato
- Julien Champolion (OBR)