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  Emporté par sa fougue et sa détermination, le skipper de Paprec Arkéa a, comme d’autres skippers, franchi la ligne trop tôt. Il a écopé d’une pénalité de 4 heures qu’il a respecté en fin d’après-midi avant de reprendre la route avec la ferme intention de revenir sur le groupe de tête. 

Il a déjà connu ces moments-là, ces réveils avant de s’élancer pour une grande aventure. Avec deux victoires à la Solitaire du Figaro et une Route du Rhum, Yoann sait, à chaque départ, qu’il faut se ménager tant qu’on le peut, garder au maximum son influx nerveux et son énergie pour le moment fatidique où tout commence. Alors, à l’arrivée au ponton mercredi matin, il s’est longuement isolé dans le cockpit avant de larguer les amarres pour tenter de veiller à « la charge émotionnelle ». « J’ai l’habitude des départs, je vais vite me mettre dedans psychologiquement » prévient-il. 

 

 

« J’étais un peu trop pressé » 

Tout au long de la matinée, la montée de la pression s’est conjuguée avec un sourire permanent, notamment lors des embrassades avec ses proches et les membres du Team. L’ambiance était conviviale et détendu à bord aux côtés de Gautier Levisse, responsable du Bureau d’études et les préparateurs Donatien Carme et Arthur Bacquet. Son caractère jovial et détendu, Yoann a d’ailleurs pu le partager en participant en direct au live du départ proposé en exclusivité pour les collaborateurs de Paprec et d’Arkéa. 

 

Au moment du départ, le skipper, particulièrement déterminé, a été pris dans son élan au point de couper la ligne trop tôt, à l’instar de 17 autres concurrents.

J’étais un peu trop pressé, j’ai l’impression

 

confie-t-il en début de soirée, tout en gardant le sourire. En conséquence, le marin a écopé d’une pénalité de 4 heures. 

 

« Je n’ai plus qu’à cravacher » 

 

Yoann n’a pas attendu pour effectuer cette pénalité, d’autant que le règlement impose de la réaliser dans les 48 heures à suivre. Après en avoir informé le comité de course, il s’est en effet arrêté avant même d’avoir passé le Cap Fréhel alors qu’il traversait une zone de mole. Quatre heures après il devait repasser par ce même point GPS déterminé au début de sa pénalité. À 21h42, Yoann avait donc déjà repris la course. 

 

« Normalement, je n’aurais plus que deux à trois heures de retard à la pointe Bretagne », estimait-il en fin d’après-midi. À 22 heures, il pointait à 25 milles de la tête de course. L’écart s’était réduit ce matin alors qu’il s’évertue à longer les côtes bretonnes puisque Yoann pointait à 19 milles à 6 heures ce jeudi matin. Le skipper avait prévenu : « maintenant, je n’ai plus qu’à cravacher ! »