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À l’issue d’une course particulièrement intense, Yoann Richomme et Yann Eliès ont franchi la ligne d’arrivée à 7h19 à Brest. Ils bouclent ainsi cette Guyader Bermudes 1000 Race Brest Brest, en 4jours 17heures 19 minutes. Après avoir longtemps été en position de terminer sur le podium, les deux skippers ont été ralenti par des problèmes techniques depuis avant-hier soir. Mais cette première course a démontré qu’il faudra compter sur eux tout au long de la saison.

© Jean-Louis CarliMener un projet de haut-niveau, en course au large, oblige à être exigeant en permanence et à se battre sans relâche. Compétiteurs acharnés, Yoann Richomme et Yann Eliès avaient forcément une pointe de déception, en ce vendredi matin, quand ils ont franchi la ligne d’arrivée de la Guyader Bermudes 1000 Race Brest Brest à la 6e place. Longtemps à la lutte pour le podium, ils ont dû en effet ralentir la cadence à cause de problèmes techniques dans la nuit de mercredi à jeudi. “On était forcément un peu déçu, reconnaît Yoann dans la nuit. Mais le positif, c’est qu’on a pu découvrir des faiblesses de jeunesse du bateau. Ce seront autant de points qu’on va s’attacher à optimiser pour la suite”. 

Une formation accélérée 

Fidèle à leur capacité à ne jamais rien lâcher, les deux skippers se sont accrochés lors des dernières 24 heures de course. Tout au long de la journée de jeudi, Paprec Arkéa a ainsi regagné de la vitesse. Le monocoque est passé de 15 nœuds en début de matinée à une moyenne autour de 18 à 23 nœuds, dans un long bord les menant jusqu’à la pointe bretonne.

© Jean-Louis Carli“Nous avons essayé de tirer le meilleur parti de cette dernière journée de course, assure Yoann. On a eu de très belles conditions, on a fait de beaux surfs et réalisé de belles images de drone”.  Il a fallu cravacher jusqu’au bout, notamment parce que le vent a molli dans la nuit, leur vitesse étant de 7 nœuds à la fin de la nuit. Mais le duo tenait à “finir proprement” cette première course afin de “terminer classé” et de valider la qualification pour la Transat Jacques Vabre.

Le périple s’est donc achevée ce jeudi matin, à 7h19. Paprec Arkea termine à la 6e place à 11 heures, 4 min et 57 secondes du leader, FOR PEOPLE. Mais l’essentiel est ailleurs : la course a eu valeur de formation accélérée en condition de course, dans un panel de conditions très large et face à ce qui se fait de mieux en IMOCA. En parvenant à suivre le tempo des favoris une grande partie de la course, Yoann Richomme, Yann Eliès et toute l’équipe démontrent qu’ils disposent d’un bateau prometteur, à la hauteur de leurs ambitions pour la suite. Les débriefs, réunions techniques et retour d’expériences seront particulièrement précieux avant une nouvelle phase de chantier et un retour en mer prévue fin juin. L’histoire ne fait que commencer!

© Yann Riou / polaRYSE / Team Paprec ArkeaLa réaction de Yoann à chaud : 

“J’ai du mal à réaliser qu’il s’agit de ma première course à bord de l’IMOCA Paprec Arkéa. C’est vrai qu’il s’agit de notre premier événement, qu’il y a eu un travail très conséquent pour en arriver là, donc il y a forcément de la fierté d’être allé au bout. Il reste une petite déception de ne pas avoir pu ramener un meilleur résultat. Mais nous avons vu plein d’aspects du bateau, on sait que le potentiel est là et on reviendra plus fort la prochaine fois."

 

Lestés d’expérience

D’avoir pu un jour quitter Brest
D’avoir su une nuit, rallier Brest
Une ou deux avaries dans les ailes, à l’Ouest
Mais si l’océan était hospitalier, dites ?
Est-ce que vous y seriez allés, à en quitter Brest ?
De l’Ouest vous n’êtes pas quittes
La quille est revenue, lestée d’expérience
Et qui dit retour dit départ
De quel port la prochaine fois ?
D’une part de plus en vous, compte à rebours au loin
D’une expérience prise pour Cherbourg, et plus loin

Jean-Marie Loison-Mochon