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Des grains, des zones de molle, un petit souci technique, une météo instable et une bagarre qui redouble d’intensité… Partis hier midi pour les 48 Heures Azimut, un parcours au large de la Bretagne, Yoann Richomme et Yann Eliès n'ont eu aucun moment de répit. Mais les deux hommes tiennent bon et impressionnent : ils pointent ce vendredi matin à la 4e place, à moins de 20 milles du leader. Récit d’un début de course complètement fou.

« C’est un peu sport ! » Quelques minutes après avoir pris le départ au large de l’île de Groix, Yoann Richomme contemplait le ciel, bas et gris et observait la flotte. Rien n’a été facile à cause de la densité de la flotte (33 bateaux se sont élancés) mais aussi des caprices du ciel. « On s’attendait à des conditions dures et à du gros temps et ça n’a pas été si violent, hormis des grains avec une pointe à 35 nœuds », reconnaît Yoann.

 

Un peu de frustration, beaucoup d’abnégation

Après le départ qu’il juge « assez conservateur » de Paprec Arkéa, les heures qui ont suivi ont été intenses dans une météo particulièrement instable. Si le duo a rapidement trouvé la bonne mesure à tribord, mais ils ont peiné à y parvenir à bâbord, ne parvenant pas à trouver les bons réglages. « C’était un peu frustrant mais on a trouvé des réglages et des astuces au fur et à mesure ». Par ailleurs, les deux skippers ont dû faire face à un petit souci technique, empêchant le réglage optimum de leur grand-voile en milieu d’après-midi.  

 

Il a fallu la réactivité de l’équipe technique et le sang froid de Yoann et Yann pour y faire face et continuer leur progression. « On aurait pu baisser les bras mais en l’espace d’une dizaine de minutes, l’équipe technique avait trouvé la solution et nous a permis de repartir ». Cela s’est constaté au classement : un temps autour de la 6e place, Yann et Yoann ont rétrogradé au-delà de la 20e place avant de revenir dans le ‘top 10’ puis de se rapprocher du ‘top 5’ dans la soirée, à mesure qu’ils se rapprochaient de la première marque du parcours.

Ils l’ont dépassé vers minuit, à la 7e position avant de filer vers le deuxième point de passage situé à 220 milles plus au sud. « On est dans le bon paquet, on peut encore espérer bien se comparer avec la tête de flotte », sourit Yoann. En plongeant vers le Sud, au reaching, les conditions étaient propices à de belles accélérations. Paprec Arkéa a dépassé les 20 nœuds une bonne partie de la nuit. L’occasion d’aborder la 2e marque du parcours à la 4e place, à 12 milles du leader Macif. Une position qu’ils ont conservée ce matin, à 7 heures, alors qu’ils mettaient le cap vers le 3e way-point, à plus de 150 milles vers le Sud-Est. La bataille ne fait que redoubler d’intensité !