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L’équipe s’était fixé un programme ambitieux entre la remise à l’eau le 20 mars et le retour à la compétition le 28 avril à l’occasion de The Transat, une transatlantique qui s’annonce engagée entre Lorient et New York.

Yoann Richomme est un homme pressé, de ceux qui réalisent chaque soir que les journées passent à une allure folle. « Le planning est très serré jusqu’au départ de The Transat, le 28 avril, confie-t-il. On se retrousse tous les manches ! » Un quotidien à flux tendu donc depuis que l’IMOCA Paprec Arkéa a quitté le hangar pour retrouver la mer le 20 mars dernier. En somme, un retour à la mise en pratique après un hiver consacré au développement et à l’entretien du bateau.



« Ça nous donne un avant-goût de The Transat »

Le monocoque a multiplié les sorties en mer même si le temps breton du moment n’offrait aucun répit. « À quasiment chaque navigation, on a eu des conditions hivernales autour de 25 à 30 nœuds de vent, assure le skipper. Forcément, ce sont des conditions dures, engagées et violentes pour des bateaux volants. Mais ça permet aussi de bien tester le bateau… Et ça donne un avant-goût de ce qu’on pourra trouver lors de la traversée de l’Atlantique Nord avec The Transat, ou lors du Vendée Globe ».

 

En mer, le marin a aussi retrouvé ses sensations, ses automatismes à bord d’un bateau sur lequel il n’était plus monté depuis sa victoire à Retour à la Base en décembre dernier. « Après un hiver sans naviguer, j’étais un peu rouillé, s’amuse Yoann. Le plaisir d’être à bord est vite revenu. Forcément, ces conditions rappellent des souvenirs ! Cela a surtout permis de bien se préparer avant de débuter la saison ».

Le Pôle Finistère Course au large, un atout pour progresser

Dans le même état d’esprit, Yoann a participé la semaine dernière à un stage organisé par le Pôle Finistère Course au large. Douze IMOCA étaient au rendez-vous, l’occasion de faire le plein d’enseignements. « C’est le seul moment où on peut avoir de l’opposition, où on peut se jauger avec les autres, comparer nos performances. Ça offre de bonnes indications et c’est très enrichissant » assure le skipper de Paprec Arkéa.

 

Yoann est un habitué du Pôle. La structure fait partie intégrante de son ascension en course au large, et de sa vie de sportif de haut niveau. Le skipper le fréquente en effet depuis 13 ans, lui qui a pu faire ses gammes en Figaro et en Class40. À ce titre, il est rattaché à la Fédération française de voile et surtout, il bénéficie d’une expertise rare et précieuse afin de continuer à progresser. « C’est le meilleur centre d’entrainement en France, assure Yoann, devenu au sein du Pôle un athlète et un skipper accompli. La rigueur, le sérieux et la qualité des entraînements sont des vrais atouts. On ne trouve pas ça ailleurs ». Cette exigence permet à tous de progresser, Yoann y compris. C’est aussi là-bas qu’il a appris les subtilités de l’analyse météo et des choix stratégiques à faire en course.

Ce stage lui a également permis « d’identifier les forces mais aussi les points de faiblesses du bateau ». « Il y a toujours des aspects à améliorer et à peaufiner. Le délai entre la mise à l’eau et le départ est très court, on aurait tous aimé avoir plus de temps mais ça fait partie du jeu » Désormais, c’est déjà l’heure de se tourner vers ce début de saison très intense avec deux transatlantiques au programme : The Transat (départ le 28 avril) et la New York Vendée – Les Sables d’Olonne (29 mai). « Le curseur ne sera pas évident à trouver : on aura forcément envie de performer mais d’un autre côté, il faut savoir préserver le bateau, ne pas faire de bêtise, avoir la capacité de lever le pied si le risque est trop grand ». Un équilibre à trouver pour entériner définitivement sa participation au Vendée Globe et préparer avec le plus sereinement possible le plus iconique des tours du monde, l’objectif n°1 de Yoann et de toute l’équipe.