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Vainqueur de la dernière course en IMOCA en décembre dernier, Yoann Richomme retrouve la compétition ce dimanche avec The Transat entre Lorient et New York. Après un chantier conséquent et plusieurs navigations, le skipper Paprec Arkéa aborde la course avec détermination. S’il souhaite en profiter pour valider sa qualification au Vendée Globe, il aspire aussi à jouer les premiers rôles. Confidences avant le grand départ.

L’état d’esprit.

« Je me sens vraiment bien, concentré. Nous avons globalement réalisé tout ce qu’on voulait faire donc on s’approche d’une préparation idéale avant ce départ. Je n’ai pas d’appréhension en la matière. On va avoir une mise en jambe relativement tranquille lors des 48 premières heures de course et après ça va se corser. En termes de météo, ce sera très intéressant. Je suis aidé par Corentin Douguet pour préparer la stratégie du début de course. Ça permet aussi de se décharger un peu de la pression et de profiter en famille jusqu’au bout. »

Le départ.

« Les flottes des IMOCA et des Class40 s’élanceront chacune de leur côté. Après, on va longer l’île de Groix, ce qui va donner de belles images, avant de tirer un bord vers l’Ouest. Il n’y aura pas de grands enjeux stratégiques en début de course. Mais on sait que c’est toujours un peu plus facile d’être devant et d’être bien placé. Après, ce ne sera pas irréversible : il y aura plein d’opportunités pour revenir et des choix stratégiques à faire pendant la course. »

« Cette course, ce sera une bonne école »

Les points clés de la course.


« Il y aura un premier passage de front dès lundi mais qui ne sera pas très fort. En revanche, il
faudra composer avec une dépression près de l’Irlande dans laquelle on va chercher la bascule. Le problème, c’est qu’elle est assez molle dans son centre donc on devra jouer pour ne pas se faire ‘emprisonner’ dedans. Ensuite, nous aurons un bord plein Ouest de 25 à 35 nœuds qui sera fort. Il va nous emmener à passer la latitude des Açores pour mercredi. La suite, au long des côtes américaines, ce sera beaucoup plus tendu parce que c’est là que se créent les dépressions. On sera gêné par la zone des glaces au Nord, le courant du Gulf Stream au Sud. Ça nous fait une sorte de couloir de passage très restreint, ce qui risque d’être très dynamique en termes de manœuvres ! »

Face à l’adversité. 
 

« Cela demande une telle débauche d’énergie qu’il faut apprendre à simplifier. On sait qu’il est impossible, si ça varie trop, d’être bon partout, de changer les voiles en permanence. Ce sera une bonne école pour trouver les manettes et les bons réglages. Je pense qu’il va y avoir du match jusqu’au bout ! »

La concurrence.

« J’ai eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises : nous ne sommes pas les plus à l’aise dans cette transatlantique. Il y a beaucoup de bords de près et ce n’est pas forcément l’allure où nous sommes les plus performants. Je vais surtout m’atteler à tenir le plus possible le rythme des favoris. Il y a beaucoup de bateaux qui ont progressé, le paquet de devant va forcément se resserrer. Ça va mettre quelques jours à se décanter et je sais qu’avec la fatigue, il y aura des coups à jouer. »

Les objectifs.

« Avant tout, il faut prendre le départ pour finaliser ma qualification au Vendée Globe. The Transat va nous permettre de tester le bateau, de voir si les optimisations sont efficientes. Je vais tenter de bien figurer, de viser un ‘top 5’. Après, je ne veux pas me mettre de pression inutilement. Le but du jeu, c’est surtout d’avoir un pic de forme pour cet automne, lors du départ du Vendée Globe. »