Il est temps de retrouver la fièvre de la compétition, l’excitation d’un départ et la concentration exacerbée d’une course au large. L’IMOCA Paprec Arkéa sera ce samedi à Cowes sur la ligne de départ de la Rolex Fastnet Race, le début de sa troisième saison. Revenu en très bon état du dernier Vendée Globe, le monocoque a été allégé, optimisé et amélioré pendant l’hiver par le bureau d’étude et l’équipe technique. « On sent qu’on a progressé, se réjouit Yoann Richomme. C’est vraiment enthousiasmant, ça donne envie de se confronter aux autres pour se tester en condition de course. On a hâte ! »
« Une course de légende »
Au programme donc, une course mythique, la Rolex Fastnet Race, un sprint de 695 milles nautiques (1 277 km) entre Cowes et Cherbourg avec un détour par le fameux rocher du Fastnet au Sud-Ouest de l’Irlande. « C’est une course de légende qui existe depuis 100 ans, explique Yoann. Elle a une histoire très riche qui raconte l’évolution de la course au large. Certaines éditions ont parfois été très mouvementée à l’instar de celle de 1979 (où 18 marins avaient perdu la vie) ». La course « attire à chaque édition beaucoup de monde » et Yoann peut en témoigner : il l’a disputé à neuf reprises dont deux fois avec son père. « Elle fait partie de mon histoire, j’en ai de très bons souvenirs, je prends toujours autant de plaisir à y participer ». En revanche, le skipper ne s’y est jamais imposé même s’il a terminé à deux reprises 2e dans deux catégories différentes. Il y a deux ans, alors qu’il s’agissait de la 2e course de l’IMOCA Paprec Arkéa, seulement 4 minutes avaient séparé le duo Yoann Richomme-Yann Eliès des vainqueurs, Charlie Dalin et Pascal Bidégorry. À la différence de cette dernière édition, les conditions s’annoncent plus maniables, notamment au départ ce samedi. « Nous avions eu 35 nœuds de vent, se souvient Yoann. Là, l’anticyclone devrait être bien en place, ça annonce un beau départ ! »
Horeau-Bidégorry-Greck, un sacré trio !
Afin de viser la victoire et tout donner, il pourra compter sur un équipage remonté à bloc. À ses côtés, Corentin Horeau, co-skipper à la Transat Café l’Or, multiplie les navigations et peaufine ses automatismes à bord. Sa capacité à ne rien lâcher à bord sera précieuse au fil de ce sprint de chaque instant. Ils bénéficieront également de l’expérience de Pascal Bidégorry, désireux de mettre son savoir-faire au service du collectif. Enfin, l’équipage est complété par Estelle Greck, qui a disputé deux fois la course en Class40 et qui a participé cette année à la Transat Paprec et a brillé en Ocean Fifty (2e de l’Act 2).
« Nous avons un bon équipage, sourit Yoann. Dans une course aussi piégeuse et intense, il faut être très polyvalent et être tout le temps le couteau entre les dents. Mais je sais que nous avons tout pour être au rendez-vous ! » Au sein de l’équipe, l’enthousiasme est palpable : Corentin Horeau évoque son « impatience », Pascal Bidégorry « se réjouit » de l’aventure à venir alors qu’Estelle Greck ne cache pas son plaisir d’être « avec une équipe de ‘top guns’ ! »
Pour Paprec Arkéa, il s’agira du premier test à haute intensité de cette saison 2025, la première étape d’un programme qui s’annonce chargé. Dans la foulée de la course, l’IMOCA sera en effet convoyé vers Kiel en Allemagne, départ de The Ocean Race Europe, le 10 août prochain. Un tour d’Europe par escales de sept semaines avant de peaufiner les ultimes préparatifs pour la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre) qui s’élancera depuis Le Havre le 26 octobre prochain.
ILS ONT DIT
Yoann Richomme : « J’aborde cette course avec beaucoup d’enthousiasme et beaucoup d’envie. On a la chance d’avoir un très bel équipage. Corentin (Horeau) a multiplié les navigations ces dernières semaines et il connaît bien le bateau désormais. Pascal Bidégorry a une connaissance très précieuse des IMOCA qui comptera dans ce sprint. Estelle Greck est une équipière de valeur qui apprend vite et met toute son énergie au service de l’équipage. Par ailleurs, on sent que le bateau a progressé depuis le chantier d’hiver et j’ai hâte qu’on puisse le tester en conditions de course. La Rolex Fastnet Race, c’est toujours un sacré challenge qui peut s’avérer piégeux. Il faut être très polyvalent, bien s’extirper du Solent, veiller aux courants, aux bascules de vent, aux effets de site… On doit être tout le temps le couteau entre les dents ! »
Corentin Horeau : « Je suis impatient de disputer ma première course avec le bateau, impatient qu’on se confronte à nos adversaires, impatient de voir Yoann en course… J’ai vraiment hâte qu’on y soit ! J’ai pu faire pas mal de navigations à bord et même si ça reste beaucoup de reaching, ça permet de découvrir progressivement le bateau. Avec les connaissances de Yoann et l’expérience de Pascal Bidégorry, j’ai la sensation de progresser tous les jours. La Rolex Fastnet Race, c’est une course mythique. C’est un petit parcours où il faut composer avec les effets de site, les courants, les conditions… Je n’aime pas parler de résultats avant un départ mais je sais qu’on a tous à cœur de viser le plus haut possible ! »
Pascal Bidégorry : « Je me réjouis de participer à cette aventure. Il y a une belle énergie, une sacrée fraîcheur et une envie de bien faire qui se sent à bord. Pour être performant ? Il faut juste tirer des bons bords et surtout accélérer jusqu’au bout (rire) ! J’aime beaucoup la façon dont on travaille, dont on s’écoute. J’ai l’impression qu’on apprend tous des uns des autres et c’est passionnant ! »
Estelle Greck : « Je suis très contente de faire partie de cet équipage. C’est une chance de dingue d’être sur ce bateau avec cette équipe de « top guns » ! On a pu faire quelques navigations qui m’ont permis de prendre mes marques à bord. Yoann, Corentin et Pascal savent mettre à l’aise et contribuer à ce qu’on soit efficace à bord. C’est un très beau projet et ça a forcément une saveur particulière de se dire qu’on concourt à la Rolex Fastnet Race pour obtenir un bon résultat. Avec le parcours et le trafic, ça va être une course intense mais on est prêts ! »