C’est le moment de tout donner, de ne pas compter et de puiser en soi des ressources insoupçonnées. À partir de ce dimanche, place au « money time », ce temps décisif à la fin des matchs de sport collectif. Au maximum, Paprec Arkéa peut encore empocher 16 points (2 points à la scoring gate, 7 points à l’issue de l’étape, 7 points à la course côtière finale). La mission du team ? Conserver sa 2e place – l’équipage compte 2 points d’avance sur le 3e, Holcim-PRB – et se rapprocher du leader (12 points de retard sur Biotherm). « L’objectif premier, c’est déjà de conserver notre place aux avant-postes de la course et essayer de laisser le moins de points possibles à Holcim-PRB », assure Yoann.
« Ça s’annonce très lent et très léger »
Mais avant, il y a donc cette longue étape, près de 2 000 milles entre Gênes (Italie) et Boka Bay (Monténégro) avec le contournement de la Sicile et un point au Sud de la Grèce à contourner. Rien ne sera facile, d’autant que le vent semble aux abonnés absents au départ. « Ça s’annonce lent et très léger, on pourrait mettre 48 heures à parcourir les 200 premiers milles », confie Yoann Richomme.Quoi qu’il en soit, l’enthousiasme est au rendez-vous au sein de l’équipe. « C’est le mélange de plein d’aspects, sourit Gautier Levisse (responsable du bureau d’études de Paprec Arkéa) qui rejoint l’équipage ce dimanche. Il y a l’envie de bien faire, de rester sur le podium, d’être à la hauteur de tout le travail qui a été déjà réalisé. Et puis on a forcément une pointe d’appréhension aussi parce qu’on veut réussir malgré toutes les incertitudes liées à la course ».
« En Méditerranée, c’est un peu la loterie »
Depuis que la flotte est entrée en Méditerranée – Paprec Arkéa était d’ailleurs en tête en franchissant le détroit de Gibraltar – tous ont été confrontés à des conditions météo qui changent parfois en une fraction de secondes. « Les systèmes météo sont plus aléatoires… On sait qu’en Méditerranée, c’est un peu la loterie », reconnaît Gautier Levisse. Si Paprec Arkéa est plus à l’aise au portant ou dans le vent fort, l’équipage a montré des progrès dans les autres allures. « Il faut garder les yeux sur le ciel pour anticiper la moindre risée et être opportuniste, notamment lors des transitions », ajoute Gautier. Par ailleurs, une attention particulière sera portée sur la gestion de l’effort : avec 7 à 8 jours de course attendus, le rythme s’annonce différent de celui des étapes précédentes plus courtes. « C’est clair qu’il va falloir gérer l’intensité, souligne Yoann. Il y aura parfois des écarts, parfois des regroupements, ça annonce une sacrée régate ! » Néanmoins, le skipper encourage à « naviguer en étant libéré » pour « ne pas faire des choix contraints en stratégie ». Il évoque la recherche du bon compromis pour « ne pas prendre trop de risque » tout en « gardant sa place dans le groupe de tête ».
Mariana, Corentin et Gautier sur le pont
Afin de faire face à ce défi, Yoann Richomme pourra compter sur Corentin Horeau qui a pu se reposer lors de l’étape précédente. Ils seront associés à la Portugaise Mariana Lobato et pour compléter l’équipage, ils seront donc rejoints par Gautier Levisse. Gautier connaît très bien le bateau et pour cause : il est à la tête du bureau d’études de Paprec Arkéa depuis le tout début de l’aventure. Il apportera son regard et sa fraîcheur, surtout, bienvenue pour le sprint qui s’annonce. « Je sais qu’il y a un enjeu à bien se fondre dans le rythme du bord mais j’ai la chance d’être entouré par les meilleurs, sourit-il. Je vais me laisser guider par leurs conseils ». Et comme Mariana, Corentin et Yoann, il fera tout pour que Paprec Arkéa puisse continuer à briller, jusqu’au bout d’une étape aussi attendue que redoutée.
L’équipage sur l’étape 5 Gênes (Italie) / Boka Bay (Monténégro) :
- Yoann Richomme
- Corentin Horeau
- Mariana Lobato
- Gautier Levisse
- Julien Champolion (OBR)