Vous êtes de retour au Havre après avoir passé votre début de semaine au calme en Bretagne. Comment vous sentez-vous ?
Yoann : « C’était important pour nous de couper, d’autant que notre période de repos après The Ocean Race Europe a été courte. Le fait que le bateau soit rôdé, que l’équipe ait bien travaillé nous permet d’avoir une tranquillité en plus et c’est très confortable. L’expérience que nous avons collectivement nous sert à être bien organisés et ça compte afin d’être le plus frais possible pour le départ ! »
Corentin : « Il y a toujours deux phases avant le départ. Nous sommes venus la semaine dernière au Havre et c’était vraiment sympa de retrouver toute la voile française. Là, nous avons la chance d’avoir trois jours à la maison avant de revenir. J’ai pu faire de la wing mardi et prendre le temps de veiller à tous les petits détails avant de partir. Et puis on commence à regarder les conditions météo avec de plus en plus d’attention. »
Justement, à quoi devrait ressembler la météo en début de course ?
Yoann : « Les conditions vont être bonnes au départ avec un vent conséquent de nord-ouest. Ce sera musclé mais navigable. La sortie de la Manche sera rapide et on devrait être à la pointe bretonne en milieu ou en fin de nuit entre dimanche et lundi. La traversée du golfe de Gascogne s’annonce rapide aussi. En tout cas, il ne devrait pas y avoir de gros coups de vent dans les premiers jours comme lors des éditions précédentes. »
Corentin : « Les fichiers principaux ne s’accordent pas encore et ne sont pas très précis. Mais en effet, le départ ne sera pas aussi chaotique que lors de la dernière édition ! Après une sortie de Manche plutôt rapide et le passage d’une dorsale avant le golfe de Gascogne, on devrait avoir de belles vitesses jusqu’aux Canaries. Ensuite, il va falloir voir comment évolue une petite dépression qui traîne au large du Portugal et à l’anticyclone aussi au-dessus des Açores. Mais s’il y a du vent fort, on ne va pas s’en plaindre, on sait que le bateau est à l’aise quand c’est le cas ! »
« Un très bon duo qui contribue à forger une forte motivation »
Que pensez-vous du parcours ?
Yoann : « C’est une route plus sympa et moins engagée que dans l’Atlantique Nord comme lors de la Route du Rhum par exemple. Cela fait penser au parcours de la Transat Paprec. On va laisser tout l’archipel des Canaries à tribord. Ça favorise une route dans les alizés même si certains pourraient tenter une route plus Nord. »
Corentin : « C’est vrai que ça s’apparente un peu à la Transat Paprec. Il faut assurer la sortie de Manche, la traversée du golfe de Gascogne puis après le cap Finisterre, aller le plus vite possible aux Canaries. Ensuite, il faudra voir si on profite des alizés profonds ou si on suit la courbure de l’anticyclone à l’intérieur. Aller vite sur le parcours on sait faire, mais il faudra composer avec la concurrence : entre cinq et dix bateaux peuvent prétendre à une place sur le podium. »
Vous avez pu rôder votre binôme toute la saison…
Corentin : « Nous avons fait beaucoup de navigations en équipage, on a pu peaufiner nos automatismes progressivement. Je suis très enthousiaste parce que c’est très fluide entre nous et je sais qu’on va tous les deux faire notre maximum pour arriver le mieux classé possible. Yoann est quelqu’un de très pointu, qui aime transmettre et partager. C’est un bonheur d’apprendre à ses côtés. Et puis je vais apporter ma pâte aussi sur cette transatlantique ! »
Yoann : « On forme un très bon duo et forcément, ça contribue à forger une forte motivation. Corentin est irréprochable dans son attitude, son engagement, son énergie. Il est très à l’écoute mais c’est surtout un skipper qui sait mener un bateau à haute vitesse et qui aime repousser ses limites. Notre binôme fonctionne bien et je suis sûr qu’on peut faire de belles choses ! »
Sur cette course, quel est votre petit truc en plus, ce supplément d’âme qui vous distingue des autres ?
Corentin : « Je crois que nous sommes un des binômes qui a le plus navigué cette saison. Entre la Rolex Fastnet Race et The Ocean Race Europe, on a passé près de deux mois de courses. Nous allons tout faire pour mettre à profit ce gros volume de navigation pendant la Transat Café L’Or. »
Yoann : « Cette saison nous a permis de maîtriser encore un peu plus les phases de vol et c’est un avantage très conséquent par rapport aux autres. On sent collectivement qu’on devient de plus en plus compétitifs… Que ce soit Corentin qui reprendra ensuite le bateau ou moi qui dispute ma dernière course à bord de Paprec Arkéa, on a très envie d’aller chercher la victoire ! »