ENTRETIEN AVEC YOANN
Yoann, pourquoi avoir choisi Corentin ?
Corentin est un excellent marin qui a beaucoup à apporter. Je sais que j’ai aussi beaucoup à apprendre à ses côtés. Je suis très content de l’avoir choisi. Dès les premières navigations, il nous a montré sa motivation et sa détermination. On voit qu’il a envie de tout donner !
Comment pourrais-tu le définir ?
C’est quelqu’un qui a une énergie débordante sur un bateau. Il donne tout, tout le temps et sans compter. Ce qu’il a montré en Figaro, notamment lors des courses de ce début de saison, c’est cette décharge d’énergie constante à bord. Il est aussi très affûté physiquement et sait être très sérieux en mer. Et puis c’est un marin très agréable, qui sait détendre l’atmosphère, faire rire et ça compte quand on est en course.
Quels sont vos atouts communs ?
Je crois que nous sommes très complémentaires. On a la capacité de se répartir facilement les tâches et surtout de se faire confiance en toutes circonstances. Je sais que ça comptera pour être performant tout au long de la course.
Quel est votre objectif à la Transat Café L’Or ?
Nous avons les armes pour la gagner. Il faudra être bon et espérer que les conditions soient favorables à notre bateau avec du vent fort au portant. Mais je n’ai aucun doute que si tout est réuni, on pourra jouer aux avant-postes.
À quoi ressemble une journée type en course lorsque tu es en double ?
Nous alternons des quarts de deux heures. Pendant que l’un se repose et essaie de dormir, l’autre est sur le pont et assure la bonne marche du bateau. Nous avons également des moments ensemble que ce soit pour les manœuvres, pour nos échanges sur la stratégie… Ce qui rythme nos journées, ce sont les classements que l’on reçoit toutes les quatre heures et les fichiers météos deux fois par jour. Mais bien entendu, on arrive toujours à trouver du temps pour échanger, parler d’autre chose et en apprendre un peu plus sur l’autre.
Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs de la Transat Café L’Or ?
La première que j’ai disputée avec Damien Seguin (2011, Class40) était exceptionnelle. Je n’avais encore jamais traversé l’Atlantique en course. Nous avions dû traverser une tempête très forte et on avait tenu bon avant de terminer 2e au Costa-Rica. Le pire souvenir, c’est une autre édition disputée avec Damien Seguin en 2013 : on avait enchaîné les galères et pas réussi à être au niveau qu’on espérait. Mais à part cette course-là, j’ai de très bons souvenirs à la Transat Jacques Vabre en IMOCA, avec Pierre Lacaze (10e en 2017) et il y a deux ans avec Yann Eliès (2e), quelques mois seulement après la mise à l’eau de Paprec Arkéa. »
ENTRETIEN AVEC CORENTIN
Comment pourrais-tu définir Yoann ?
« Je le connais depuis le Figaro. Il a commencé avant moi mais on s’est croisé au Pôle Finistère, au Tour de France à la voile… C’est quelqu’un que j’admire. Il a prouvé qu’il était très intelligent sur l’eau, en course, et qu’il savait développer des bateaux à merveille. Pour les skippers comme moi, Yoann est une grande source d’inspiration. Il sait toujours où il veut aller et c’est un atout dans nos métiers. Je ne sais pas s’il a beaucoup de défauts… Je crois qu’il est hyper exigeant mais c’est autant une qualité qu’un défaut !
Que penses-tu pouvoir lui apporter ?
C’est toujours difficile à dire. Moi, j’ai encore beaucoup à prouver en IMOCA. Mais je vais tout faire pour qu’on soit le plus efficace possible, qu’on garde le bon tempo et qu’on donne le meilleur du début à la fin.
Ce rôle de co-skipper te plaît ?
Oui, je trouve ça passionnant. C’est intéressant parce que tu dois t’adapter à l’autre, comprendre comment il fonctionne pour trouver ta juste place et donner le meilleur. Et puis j’aime beaucoup le fait d’être solidaire à bord, de s’épauler, de s’entraider pour atteindre un but commun.
Quel est ton objectif sur la Transat Café L’Or ?
Que ce soit Yoann ou moi, on aime s’engager sur des courses pour viser le plus haut possible. Notre souhait, c’est de gagner même si c’est peut-être présomptueux pour moi qui n’ai disputé qu’une course en IMOCA avant cette saison. Après, je prends du plaisir dans la compétition, dans l’idée de me dépasser en permanence. Et si ça fonctionne, je suis sûr qu’il y aura un bon résultat à l’arrivée.
Quels sont tes souvenirs à la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques Vabre) ?
Je l’ai disputée en Class40 avec Nicolas Troussel (2015) mais nous avons dû abandonner au bout de quelques jours à cause d’une avarie de quille. Et il y a deux ans, j’y ai participé avec Benjamin Dutreux. C’était ma première grande expérience en IMOCA et j’avais envie de voir si ce support me plaisait. On s’était peu entraînés et la saison en Figaro qui précédait avait été intense mais j’ai trouvé ça génial. Ce sont des bateaux qui ne sont pas extrêmes mais sauvages, les sensations sont décuplées et j’ai vraiment aimé. Vivement le départ avec Yoann !